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REVIEW SANS SPOILER : Dark Matter, la troisième saison

Après les previews, voici la review de la troisième saison de Dark Matter ! Et il y a beaucoup de bien à en dire !

Vendredi dernier, c’était le dernier épisode avant un bon moment de Dark Matter. Cette troisième saison est à placer sous le signe du contraste : à la fois simple à suivre et complexe dans ses enjeux, visuellement cheap mais drôle et tragique, il y a pas mal de chose à dire à son sujet ! Envie d’en savoir plus ? Embarquement immédiat pour la review !

Avant de nous lancer dans cet exercice, je me dois de vous poser un bout de contexte : pour diverses raisons, je n’ai pas eu le temps de rattraper les saisons précédentes, je n’ai donc vu entièrement que cette saison. Pour le reste j’ai regardé quelques épisodes çà et là, en m’aidant ponctuellement de l’un ou l’autre wikia mis sur pied par des fans anglophones. Résultat des courses, j’aurai du mal à mettre cette troisième saison en perspective avec celles qui l’ont précédée.

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Mais si je n’ai pas les cartes en main pour comparer les trois saisons, je vous propose une autre approche, résumable en une question : « Dark Matter est-elle une série accessible ? ». Est-ce qu’elle peut être prise en cours de route ? Est-ce que son intrigue est simple à comprendre ? Ou plus simplement : est-il facile d’y trouver ses marques ?

Je ne vais pas faire durer le suspense : Dark Matter reste relativement accessible à un public neuf, pour peu qu’il ait des bases en SF.

J’avais peur en me lançant dedans de ne rien comprendre et d’être vite largué, devant passer autant de temps à lire des wikias, des résumés d’épisodes et théories de fans qu’à regarder les épisodes. Mais hormis pour un ou deux points secondaires qui m’étaient obscurs, j’ai vite pu situer les différents protagonistes les uns par rapport aux autres, leurs motivations et identifier les enjeux principaux (les lectures effectuées ne servant alors qu’à confirmer mes intuitions).

Cette facilité à suivre l’intrigue tient à un simple élément : le fil rouge qui reste le même durant toute la saison, à savoir la recherche du Blink Drive et sa jalouse possession une fois trouvé. C’est sur cette base que viennent se greffer les différentes sous-intrigues et le contexte général, piochant allégrement dans les thèmes classiques de la SF : guerres commerciales (le cultissime Dune ou le mal-aimé Star Wars: Episode One), les effacements de mémoire (Total Recall), la conscience des androïdes (Blade Runner), les empires stellaires (Star Wars, Dune), les objets qui ne doivent pas tomber entre de mauvaises mains (Star Wars: Episode Four), les voyages dans le temps (Back to the Future), les univers parallèles (Interstellar), l’exploration/contrôle des souvenirs d’autrui et libre-arbitre (analogie avec Minority Report) … la liste est longue et plutôt bien exploitée pour qui est familiarisé à ces concepts. La saison se termine sur un cliffhanger amenant un changement brutal dans l’ordre des priorités de l’équipage du Raza, qui doit faire face à une nouvelle menace, bien plus importante que la précédente.

Est-ce que s’adresser d’abord et principalement aux fans de SF reviendrait-il à se tirer une balle dans le pied ? J’aurais envie de répondre « plutôt non » : n’oublions pas que la série est diffusée sur Space et SyFy, des chaînes tournées vers l’espace et la SF, donc ne visant pas une audience la plus large possible. De plus, si c’est un public relativement restreint, il est aussi fidèle, voir captif, vu le peu d’offres en la matière.

Concernant les personnages, il est facile de vite se figurer qui est qui, les éléments de remise en contexte de manquant pas. Les archétypes (qui peuvent parfois friser la caricature) sont bien respectés sans que les personnages ne se contentent pas de « camper des fonctions » : leur aspect humain n’a pas été laissé de côté et s’avère même touchant.

Parlons maintenant d’un point qui fait grincer des dents, les décors ! C’est du carton-pâte ! En tout cas, hormis pour une séquence se déroulant dans le passé et donc dans des décors réels, je n’ai pas trouvé les décors crédibles.

Prenons le Raza. Son décor général n’est pour moi pas travaillé du tout : ce n’est pas avec trois diodes rouges et des tableaux d’affichage aléatoires qu’on arrive à faire un environnement SF crédible. Je crains qu’il n’y ait eu aucune, voire très peu de réflexion artistique sur le sujet. Et concernant ses différentes salles, j’ai du mal à voir où elles se situeraient les unes par rapport aux autres, quels couloirs mènent où et ainsi de suite. J’ai l’impression qu’il a été pensé comme une succession de plateaux de tournage que comme de réels décors avec une unité de style et une cohérence générale.

Et il en va de même pour les autres décors, qui me donnent la sensation d’avoir été pensés… pour tenir dans un parking : tout est compact et ramassé, rien ne permet de retranscrire l’espace, la grandeur, l’idée de perspective. Même la salle de jugement de l’empire de Zairon fait économie de moyens.

Enfin, quant aux effets visuels, s’ils ne sont pas (tous) catastrophiques, l’impression générale qui en ressort et quand même très, très moyenne.

Ce coup de gueule terminé, j’aimerais embrayer sur un point qui m’a beaucoup plu : le bon dosage de l’humour. La saison garde dans ses dix premiers épisodes un ton relativement léger, tirant même sur l’absurde (l’épisode quatre, où l’Androïde apprend l’espagnol à Three est un très bon exemple), avec quelques touches plus graves avant de basculer dans la fin de saison dans une sorte de mélange entre film catastrophe, de guerre et de fantastique.

Dernier point, Dark Matter soulève tout le long de cette saison un certain nombre de questions d’ordre éthique et moral, voire philosophique, sans tomber dans le barbant. De nombreuses thématiques liées au libre-arbitre, à ce qui fait l’humain, au souvenir et à la mémoire sont abordées avec assez de légèreté mais aussi avec assez de tact que pour pouvoir se poser quelques questions après visionnage. A la fois un bon point et une bonne surprise !

Au final, cette saison m’a beaucoup plu. Si l’on met de côté les décors qui sont extrêmement décevants (et qui du peu que j’en ai vu, ne varient pas beaucoup par rapport aux autres saisons), le reste passe très bien. Bon, c’est de la SF, il faut avoir les bases. Mais c’est de la bonne SF, qui à l’instar des grands classiques de cette littérature (Philip K. Dick, une pensée pour toi !) sait à la fois jouer dans le divertissement, poser un fil rouge qui tient en haleine et poser des questions d’ordre plus philosophique. De plus, l’épisode final amène un retournement de situation inattendu et qui ouvre la porte à des tas de développements inédits !

Pour ma part, vivement qu’une saison 4 soit annoncée !

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