L'Univers des Comics

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Nos premières impressions sur “Vagrant Queen”

Top ou flop ?

Une nouvelle série a fait ses débuts vendredi passé sur la chaine SYFY : Vagrant Queen. L’une des seules nouveautés adaptées de comics en cette période inédite signée COVID-19, les binge-watchers sont à l’affut de leur prochaine pépite à regarder. Mais est-ce que cette série vaut le coup de prime abord ? Top ou flop ? L’Univers des Comics vous livre ses premières impressions par le biais de l’avis de trois de ses auteurs.


VAGRANT QUEEN — “Pilot” Episode 101 — Pictured: Adriyan Rae as Elida — (Photo by: Marcos Cruz/Vagrant Productions/SYFY)

L’avis de Aude

“ce premier épisode s’avère être une jolie surprise”

Alors que l’épidémie de Coronavirus a peu à peu raison de nombreuses séries télévisées, forcées de stopper leur production en attendant des jours meilleurs, voilà que débarque sur nos petits écrans Vagrant Queen, le nouveau bébé de la chaîne SYFY.

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Adaptée du roman graphique de Magdalene Visaggio et Jason Smith, la série nous offre en cette période pour le moins anxiogène, une véritable bouffée d’air frais. On suit les pérégrinations de la princesse Elida (Adriyan Rae) laquelle doit fuir sa planète d’origine suite à un coup d’état et à une révolte ayant mené à la mort de ses parents. Après plusieurs années d’errance aux quatre coins de la galaxie, les choses changent lorsqu’un ancien frenemy nommé Isaac (Tim Rozon) la retrouve et lui annonce que sa mère est vivante. La jeune fille décide alors d’organiser une mission sauvetage sur sa terre natale, et de libérer sa mère du Commander Lazaro (Paul du Toit).

Ce premier épisode s’avère être une jolie surprise. En effet, cette nouvelle production SYFY reprend les codes un peu décalés d’autres séries estampillées sci-fi ayant déjà fonctionnées sur la chaîne, à l’image de Wynonna Earp par exemple, dont on retrouve d’ailleurs l’acteur Tim Rozon, et dont on retrouve également l’esprit et les traits d’humour « second degré », notamment dans des dialogues savoureux.

Visuellement très colorée, voire fluo, l’ambiance n’est pas sans nous rappeler celle des Guardians of the Galaxy. Une atmosphère rétro futuriste mise en valeur par une très bonne photographie et des costumes également très réussis. Certes, on pourrait souligner les effets spéciaux plutôt « kitsch » et bâclés, en particulier lors des scènes de combat, mais cela fait partie du charme de la série, et de la patte SYFY.

Voilà donc de quoi passer un agréable moment et s’évader pendant quelques minutes de notre confinement.


VAGRANT QUEEN — “Pilot” Episode 101 — Pictured: Adriyan Rae as Elida — (Photo by: Marcos Cruz/Vagrant Productions/SYFY)

L’avis de Charles Dervaux

Vagrant Queen n’a rien d’original ni de surprenant”

Propriété du groupe NBCUniversal, la chaîne de télévision SYFY devient lentement mais surement un nouveau point de repère de l’industrie du comics adapté au petit écran. Depuis 2016, un grand nombre de séries éclectiques ont agrandi son catalogue qui n’est dorénavant plus à prendre à la légère. Wynonna Earp, Van Helsing, Happy, Krypton (et bien d’autres) continuent de faire les beaux jours d’une chaîne qui semble aujourd’hui se diriger vers des horizons un peu plus sombres et plus risqués. À l’image de Vagrant Queen, nouvelle série qui prend le relai de Killjoys, dont le dernier épisode est sorti l’été dernier. L’aventure cosmique n’a jamais été aussi convoité, pour notre bonheur, et parfois, notre malheur. Explications. 

Adaptation du comic book signé Mags Vissaggio (Eternity Girl) édité chez Vault, Vagrant Queen représente sur le papier ce qu’il peut se faire de mieux en divertissement télévisuel. Se voulant être une nouvelle aventure spatiale misant sur l’action (l’humour et la notion de danger épique étant de mise), ce nouveau show nous raconte les aventure de la princesse Elida, contrainte de fuire sa planète natale après un coup d’État. Mais puisque les choses ne se passent décidément pas comme prévu, sa mère n’est finalement pas morte, mais cela ne l’empêche pas de continuer d’arpenter les coins les plus dangereux de la galaxie, comme si de rien n’était. Et bien sur, les ennuis vont finir par pointer le bout de leur nez…

Dans sa construction, Vagrant Queen n’a rien d’original ni même de surprenant. La majeure partie du pilote se déroule dans une cantina bas de gamme qui n’effleure même pas l’esprit Star Wars alors qu’on sent très fort que la volonté y était. Quant à l’humour prépondérant du show, et bien, ça ne marche pas. Impossible d’avoir de l’empathie pour les principaux protagonistes de la série, d’autant plus lorsque l’on tue aussi rapidement les quelques personnages captivants de la narration. Adriyan Rae (Elida) n’y est pas, à un tel point qu’on ressent clairement que la coquille vide dans laquelle elle s’est embourbée va être bien difficile à remplir…
Quelques visuels colorés mettent un peu du baume au coeur, mais les costumes caoutchouc et les dialogues parfois navrants rendent le tout assez risible. N’est pas George Lucas qui veut (même si les intentions étaient ici un peu plus nobles). 


En conclusion, le pilote de Vagrant Queen ne remplit pas son cahier des charges, une situation problématique d’autant plus que la série ne comporte que huit épisodes. Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais en attendant, l’inquiétude est de mise. Syfy n’a probablement pas fait le bon choix de compter sur une novice, Jem Garrard, qui n’avait alors réalisé que des films TV assez insignifiants. L’espoir semble perdu, noyé dans un nuage cosmique. 


VAGRANT QUEEN — “Pilot” Episode 101 — Pictured: Tim Rozon as Isaac — (Photo by: Marcos Cruz/Vagrant Productions/SYFY)

L’avis de Timo Masson

“il est presque offusquant de voir une série d’une qualité aussi basse encore exister à notre époque”

Si vous vous demandiez quoi regarder durant cette période de confinement, il y aura certainement de meilleures choses que Vagrant Queen.

Le fait est malheureux, mais il est là : à l’époque actuelle, où les plateformes de streaming nous sortent des séries toutes plus qualitatives les unes que les autres, il est encore possible de produire une série comme Vagrant Queen. On ne peut pas en vouloir à l’intrigue, dont le pitch n’est en soi pas mauvais (le même que le comics dont il est adapté à vrai dire) : une princesse d’un peuple lointain avait décidé de refuser la royauté et s’était enfuie, devenant hors-la-loi et complètement badass.

Pour le côté badass, on reviendra malheureusement, car la plupart des personnages ont un charisme proche de celui d’un bernard-l’ermite. Adriyan Rae est juste passable dans le rôle principal d’Elida, tantôt juste, tantôt à côté de la scène, ce qui n’aide pas le téléspectateur à se fondre dans l’intrigue. Tim Rozon, que l’on avait déjà pu voir dans une autre production de Syfy, Wynonna Earp, relève légèrement le niveau sans être aussi bon que dans la série précitée et la jeune Alex McGregor semble maitriser que la moitié de la palette des émotions. Et ceux-ci sont malheureusement les trois meilleurs acteurs de la série.

Les autres personnages ont tous l’air d’être à côté de la plaque mais la palme revient certainement aux aliens. Alors que leurs costumes dignes de Power Rangers leur empêchant d’avoir des expressions faciales ont peut-être été récupérés d’une production des années 70, il fallait en plus que les acteurs y mettent du leur en sortant des voix nasillardes ou stupides, frôlant le cliché des aliens de films de série Z.

La série se veut punchy mais son intrigue part dans tous les sens, n’étant pas aidé par l’esthétique non plus. Alors qu’on doit se douter des budgets 3D de SYFY pour les scènes dans l’espace, dont la qualité médiocre ne surprend plus (et a un certain charme en même temps), les décors dignes d’une sitcom enlèvent toute crédibilité à la série. La musique et les visuels typographiques auraient pu être considérés comme originaux dans son aspect pop… s’ils n’avaient pas été pompés directement de Guardians of the Galaxy.

En bref, il est presque offusquant de voir une série d’une qualité aussi basse encore exister à notre époque. Vagrant Queen ne restera certainement pas dans les annales.

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