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Les grandes sagas de Spider-Man des années 90 – PubliStory of Spider-Man 3/6

Parcourons ensemble les années 1990 à 1998 !

PubliStory continue aujourd’hui, avec un troisième numéro consacré à l’historique des publications du personnage le plus populaire de Marvel : Spider-Man. Si vous voulez en savoir plus sur le concept général, tout se trouve dans notre sommaire de la série. Si vous ne les avez pas encore lus, on vous invite à lire les deux premiers chapitres pour une meilleure compréhension :

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PUBLISTORY OF SPIDER-MAN

Chapitre III : Les grandes sagas de Spider-Man des années 90 (1990-1998)

Après 28 années déjà abordées dans les deux premiers numéros, avec en guise de colonne vertébrale la toute première série Amazing Spider-Man, il sera temps de voir cette première série de l’homme-araignée se terminer dans ce troisième chapitre. Pourtant, on est loin d’être dans la partie la moins mouvementée de Spidey ! Avant de commencer, petit rappel de la situation à l’orée des années 1990 :


Spider-Man, les débuts d’un succès international

Alors que Spider-Man existe déjà depuis près de 30 ans en 1990, l’homme-araignée est toujours en vedette de sa toute première série, Amazing Spider-Man, mais des spin-offs ont commencé à voir le jour avec Spectacular Spider-Man en 1975 et Web of Spider-Man en 1987. Spidey commence toutefois à être de plus en plus présent dans le paysage culturel au-delà des comics.

Après une première série animée dans les années 1960, ce sont pas moins de deux séries animées qui voient le jour en 1981, à savoir une nouvelle série de 26 épisodes, Spider-Man, mais aussi, plus connue, Spider-Man and His Amazing Friends, une série qui durera trois saisons et sera responsable de la création du personnage de Firestar.

Spidey fait aussi ses premiers pas en live action, avec le film Spider-Man de 1977, qui donnera lieu à la série The Amazing Spider-Man entre 1978 et 1979, avec Nicholas Hammond prêtant ses traits à Peter Parker/Spider-Man. Mais les adaptations de Spidey ne s’arrêteront pas là, vu qu’une série verra le jour au Japon, avec une série désormais devenue culte avec Takuya Yamashiro dans le rôle principal, avec également une diffusion entre 1978 et 1979.

Le succès international de Spidey ne fait alors qu’éclore tandis que les premiers crossovers de l’homme-araignée verront le jour fin des années 1980 dans les pages de Amazing Spider-Man, Spectacular Spider-Man et Web of Spider-Man, des premières tentatives qui deviendront la nouvelle tendance dans les années 1990.


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Les années 1990 : entre crossovers et grandes sagas

Au moment où l’année 1990 débute, Spider-Man est en vedette dans trois séries mensuelles. On y retrouvait donc la toute première série du personnage, qui était publiée depuis 1963, The Amazing Spider-Man, écrite par David Michelinie, l’auteur qui venait de créer Venom quelques années plus tôt, et dessinée par Todd McFarlane, qui venait de révolutionner le design de l’homme-araignée. A côté de cette série principale, on retrouvait aussi deux séries spin-off, The Spectacular Spider-Man avec Gerry Conway au scénario (le responsable de la mort de Gwen Stacy et créateur de Cloak & Dagger) et Sal Buscema au dessin (aussi connu pour son run sur The Incredible Hulk) ; et Web of Spider-Man avec différents artistes s’alternant au dessin mais une histoire écrite également par Gerry Conway.

Cependant, le succès de Spider-Man est tel que le personnage obtiendra même une quatrième série solo mensuelle à partir de 1990, sobrement intitulée Spider-Man. La série devait alors servir de vitrine à Todd McFarlane pour exprimer son talent à la fois au dessin et – grande première – au scénario. McFarlane prenant les rênes de Spider-Man, c’est alors Erik Larsen qui le remplace au dessin de la série principale, Amazing Spider-Man. Larsen commence alors seulement à se faire connaitre et sera plus tard connu comme l’un des fondateurs d’Image Comics et du comic book Savage Dragon. Larsen ne restera cependant sur le titre que durant un an, le quittant en 1991.

En effet, en 1991, Larsen quitte le titre Amazing Spider-Man et se voit remplacé par Mark Bagley, celui qui fut sélectionné par Marvel comme l’un des nouveaux talents prometteurs et le prouvera à travers The Amazing Spider-Man, mais aussi Ultimate Spider-Man bien des années plus tard. Et alors que David Michelinie continue au scénario d’Amazing pendant encore trois ans aux côtés de Mark Bagley, Gerry Conway se retire quant à lui de l’écriture de Spectacular pour se concentrer sur Web of Spider-Man uniquement. Sur Spectacular, toujours avec Sal Buscema au dessin, c’est alors J. M DeMatteis qui fait son entrée sur la scène des titres de Spider-Man en reprenant le scénario de ce titre alors qu’il écrivait Justice League chez le concurrent DC Comics. Ce run conjoint de DeMatteis et Buscema durera deux ans.

Et si Erik Larsen quittait Amazing Spider-Man en 1991, c’est parce que le jeune talent allait rejoindre un autre titre de la famille Spider-Man début 1992. Todd McFarlane, mécontent de la situation avec Marvel à la suite de son succès sur son run de Spider-Man, créant en effet des histoires rapportant gros à la Maison des Idées mais ne percevant pas de droits d’auteur car cédant la propriété des créations à Marvel, quitte ainsi son titre Spider-Man après 16 numéros fin 1991. Le titre se voulant être toujours la vitrine d’un jeune talent, c’est donc Erik Larsen qui reprend la série mensuelle début 1992, mais ce dernier ne restera que pour six numéros, quittant Marvel la même année pour rejoindre la cause de… Todd McFarlane, et fonder ensemble avec quatre autres artistes Image Comics.

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à notre homme-araignée, car l’année qui suit chamboule pas mal de choses au niveau des équipes créatives des différents titres de la famille Spider-Man. Seule l’équipe d’Amazing Spider-Man restera intacte avec David Michelinie et Mark Bagley. Toutes les autres séries subissent des pertes : J. M. DeMatteis quitte Spectacular Spider-Man, Gerry Conway quitte Web of Spider-Man et toujours aucun remplaçant définitif à Erik Larsen n’aura été trouvé sur Spider-Man. Marvel Comics décident d’instaurer un système de rotation d’auteurs et artistes sur ces différents titres, phénomène qui durera toute de même jusqu’en 1994. Steven Grant eut ainsi un bref run sur Spectacular Spider-Man avant de voir la série publier une suite d’histoires individuelles sans trame scénaristique globale. Tony Isabella, John Byrne, Kurt Busiek ou encore Howard Mackie se succèdent ainsi sur le scénario de Web of Spider-Man, tandis que Spider-Man observe une rotation de multiples auteurs et artistes sur le titre.

Ces départs et ce système d’équipe en rotation n’aura toutefois pas d’impact sur le succès des titres Spider-Man, au point de voir l’introduction d’une série trimestrielle, Spider-Man Unlimited, également en 1993. Chaque numéro contenant plusieurs histoires, les auteurs et artistes se succèdent là aussi, avec pour seule constante la présence de l’artiste Ron Lim au dessin de l’histoire principale, qu’il fera jusque fin d’année suivante. Lim s’était notamment gait connaitre par ses dessins sur la série Silver Surfer et sur la trilogie d’évènements débutée par Infinity Gauntlet.

Faire pour défaire, puis revenir en arrière, c’est parfois ce qu’il se passe dans beaucoup d’entreprises, et la direction éditoriale de Marvel n’y échappera pas. L’année 1994 marque le début d’une toute nouvelle direction. La Maison des Idées n’a alors plus d’Editeur-en-Chef général, mais des Editeurs par groupe, dont le groupe Spider-Man, qui se retrouve mené par Bob Budiansky, ex-auteur essentiellement connu pour ses comics Sleepwalker et Transformers. Budiansky emmène les titres de Spider-Man dans une collaboration encore plus étroite, entamant un énorme crossover.

Mais qui dit collaboration plus étroite, dit la nécessité d’avoir les mêmes collaborateurs sur la durée. Du coup, finies les équipes rotatives d’auteurs, et chaque titre mensuel voit alors l’arrivée d’un nouvel auteur. J. M. DeMatteis fait son retour après son run sur Spectacular, mais cette fois-ci au scénario de la série principale Amazing Spider-Man, remplaçant David Michelinie aux côtés du dessinateur Mark Bagley, avec qui il travaillera pendant deux ans ; l’ancien Editeur-en-Chef Tom DeFalco reprend le scénario de Spectacular Spider-Man aux côtés du dessinateur Sal Buscema, un duo qui durera également deux ans ; Terry Kavanagh devient le scénariste régulier sur Web of Spider-Man ; et enfin, Howard Mackie reprend le scénario de Spider-Man sur base régulière, et Tom Lyle en devient le dessinateur, mais ce dernier ne restera qu’un an.

En effet, dès 1995, Tom Lyle est déjà remplacé par un habitué de l’homme-araignée, John Romita, Jr, qui avait notamment travaillé sur le crossover “Kraven’s Last Hunt” quelques années plus tôt, au dessin de la série mensuelle Spider-Man, formant un duo avec Howard Mackie jusqu’à la fin de la série, c’est-à-dire pendant près de trois ans. Ce ne sera pas le seul changement de dessinateur en 1995, vu que le jeune Joe Bennett remplace Ron Lim pour dessiner l’histoire principale du trimestriel Spider-Man Unlimited. La série est alors l’un des premiers travaux chez Marvel pour Bennett, lui qui sera nominé bien des années plus tard pour un Eisner Award grâce à son travail sur Immortal Hulk.

Si l’année 1995 voit des changements de dessinateurs, celle-ci est aussi une année tournant pour les titres de Spider-Man. Alors que Bob Harras devient le nouvel Editeur-en-Chef, rôle réinstauré après le fiasco des Editeurs par groupe (Harras dirigeait le groupe X-Men), c’est aussi le moment où on peut objectivement se demander si ce n’était pas l’extension de trop au sein du line-up de titres de Spidey. Car, à côté de Amazing Spider-Man, Spectacular Spider-Man, Web of Spider-Man, Spider-Man et Spider-Man Unlimited, deux nouveaux titres font leur apparition : la nouvelle anthologie Spider-Man Team-Up, qui voit se succéder différents auteurs et artistes, et Untold Tales of Spider-Man, qui accueille Pat Olliffe au dessin après son travail sur des titres comme Thor et Sensational She-Hulk, et un certain Kurt Busiek au scénario, qui arrive juste après avoir gagné un Eisner Award pour Marvels.

L’arrivée de Bob Harras n’aura pas apaisé les problèmes financiers, qui commencent à peser de plus en plus sur Marvel Comics en 1996. Coïncidence ou non, c’est aussi l’année où Stan Lee prend sa retraite de Marvel Comics après 55 ans au sein de la Maison des Idées. Il est remplacé par Shirrell Rhoades dans son rôle de publisher. Tout cet environnement de changements, et la critique autour de certains titres de Spider-Man, ne sera pas propice à la création, et les différents titres de l’homme-araignée voient plusieurs changements d’auteurs ou d’artistes au cours de l’année 1996 et des deux années suivantes.

En 1996, J.M. DeMatteis et Mark Bagley quittent le scénario et le dessin, respectivement, d’Amazing Spider-Man. Bagley ne sera pas remplacé, voyant la mise en place d’une rotation d’artistes sur le titre, tandis que Tom DeFalco devient le nouvel auteur, passant de Spectacular Spider-Man à Amazing, et installant Todd Dezago au scénario de Spectacular à sa place.

C’est aussi en 1996, après presque 10 ans de bons et loyaux services, que la série mensuelle Web of Spider-Man touche à sa fin. Celle-ci sera toutefois immédiatement remplacée par la série Sensational Spider-Man, avec Dan Jurgens au scénario et au dessin. Jurgens, qui venait de révolutionner Superman chez DC avec notamment l’arc “The Death of Superman”, s’en ira après seulement sept numéros, réclamant des changements dans l’histoire de Spider-Man, alors fortement critiquée, mais ceux-ci n’arrivant jamais. Todd Dezago sera alors placé au scénario de cette nouvelle série en plus de Spectacular Spider-Man, et sera accompagné de Mike Wieringo au dessin, lui qui dessinera aussi Friendly Neighborhood Spider-Man quelques années plus tard.

En 1997, J.M. DeMatteis revient déjà sur les titres Spider-Man, revenant cette fois-ci au scénario de Spectacular Spider-Man à la place de Todd DeZago. Et ceci sera le dernier changement majeur avant l’écroulement total de la ligne Spider-Man…

Spider-Man Team-Up ne marche pas du tonnerre et est remplacée par une deuxième version de Marvel Team-Up tandis que Untold Tales of Spider-Man touche à sa fin en 1997. Le rachat de Marvel par l’entreprise Toybiz pour éviter la faillite et les décisions scénaristiques hasardeuses de Bob Harras mèneront à un reboot de la famille des titres Spider-Man, voyant, en 1998, la fin conjointe des titres Marvel Team-Up (déjà), Spectacular Spider-Man, Sensational Spider-Man, Spider-Man (qui s’était renommée, Peter Parker: Spider-Man sur ses derniers numéros), Spider-Man Unlimited et, après 35 ans de publication, Amazing Spider-Man.

Une page se tourne définitivement pour Spider-Man, qui aura connu neuf titres réguliers différents entre 1990 et 1998, période durant laquelle il y eut aussi ses premières mini-séries, assez nombreuses à vrai dire, parmi lesquelles la toute première, The Deadly Foes of Spider-Man, un crossover avec les X-Men nommé Spider-Man: The Mutant Agenda, ou encore une mini-série explorant les années d’absence de Ben Reilly dans Spider-Man: The Lost Years.


Arcs narratifs majeurs et débuts de personnages

Après les succès de certaines storylines comme “Kraven’s Last Hunt”, les titres de Spider-Man commencent à travailler de concert sur base régulière au début des années 1990, avec des arcs narratifs comme “Cosmic Adventures” et “Return of the Sinister Six”. Il n’était donc pas rare de voir des histoires alterner entre Amazing Spider-Man, Spectacular Spider-Man, Web of Spider-Man et Spider-Man, dont la distinction était de moins en moins évidente, voire même le trimestriel Spider-Man Unlimited, qui servait souvent de début ou conclusion à certains crossovers.

Bien sûr, quand on parle de grandes sagas durant les années 1990, on pense directement à celles qui ont successivement secoué l’univers de Spider-Man. Dans “Maximum Carnage“, Spider-Man doit faire équipe pour la première fois avec son pire ennemi, Venom, pour faire face au super-vilain Carnage, effectivement créé durant cette période. Et si les années 1990 voient le retour de plusieurs personnages, comme les parents de Pater Parker (révélés par la suite comme des imposteurs), Flash Thompson (dont on apprendra son enfance plus en détail) ou même Harry Osborn, il y a un retour qui secouera Spidey plus que les autres.

La “Clone Saga” rythme en effet l’intégralité des titres de Spider-Man entre 1994 et 1996, voyant le retour de Ben Reilly, le clone de Spider-Man, et apprenant aux lecteurs que le Spider-Man que l’on connait depuis la Clone Saga originelle est en fait… son clone ! Grosse crise existentielle pour Peter Parker, qui se retire et laisse la place de Spidey à Ben Reilly, surnommé Scarlet Spider. Les titres habituels de Spider-Man font même alors une pause pendant quelques mois pour donner naissance à Amazing Scarlet Spider, Spectacular Scarlet Spider, Web of Scarlet Spider, Scarlet Spider et Scarlet Spider Unlimited.

Cette décision scénaristique sera énormément critiquée par les lecteurs et même certains des créateurs (comme Dan Jurgens, qui débutait Sensational Spider-Man après la fin de Web of Scarlet Spider), au point de revenir sur la décision et de nous dire que Peter Parker était bel et bien le Peter Parker qu’on connaissait dans le dernier arc avant le reboot, “Revelations”.


L’ordre de lecture des grandes sagas de Spider-Man des années 1990


Et après ?

On en a touché brièvement un mot dans la conclusion, les titres de Spider-Man subissent un relaunch complet d’un point de bue éditorial, qui peut même presque s’apparenter à un reboot avec le dernier arc narratif, “Revelations”. Peter Parker est alors de retour et c’est ce que nous aborderons dans deux semaines dans le quatrième numéro de PubliStory of Spider-Man : “Le retour de Spider-Man et les débuts de l’ère Slott“. On y abordera les années 1999 à 2012, alors soyez au rendez-vous !


Retrouvez également les publications de Spider-Man dans notre ordre de lecture complet du personnage. 

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