Bien qu’elle fut créée il y a 25 ans, la plateforme de streaming Netflix a décollé depuis les années 2010 pour devenir un géant, produisant un panel de contenus extrêmement variés (séries et films animés et en live action). Bien que certains de ces projets aient fait un flop (on pense à l’adaptation des mangas Death Note ou Full Metal Alchemist en live action), de nombreux projets ambitieux ont vu le jour grâce à Netflix, et notamment une série que l’on attendait avec impatience depuis son annonce : l’adaptation en live action du comics iconique The Sandman !
L’histoire se centre sur Dream, aka The Sandman, un être aux pouvoirs incommensurables membre de la famille des Infinis, et Seigneur du Royaume des Rêves et Cauchemars. Lorsque les humains s’endorment et rêvent, Dream les accueille dans son Royaume, les inspirant à rêver et à réaliser leurs rêves une fois éveillés. Un jour, un humain du nom de Roderick Burgess, chef d’un culte obscur, parvient à invoquer Dream, cherchant cependant à invoquer la mort pour la capturer afin qu’elle lui rende son fils mort au combat. Dream est fait prisonnier, et ses artefacts lui sont dérobés. Il parvient à s’échapper après un siècle de captivité, et se met à la recherche de ses artéfacts. Cette première saison suit Dream dans sa quête, à travers le monde et les différents Royaumes : la série vaut-elle le coup ?
Oui. Un million de fois oui. Et cela pour de multiples raisons : tout d’abord, le comics The Sandman, publié entre 1989 et 1996, est une œuvre réputée inadaptable en live action. L’auteur Neil Gaiman parvint à créer une œuvre si originale, si étonnante, avec un univers si riche qu’il semblait quasiment impossible de l’adapter en lui faisant justice. Et pourtant, la série y parvient parfaitement, et cela pour une raison très simple : Gaiman participe à la réalisation de la série. Le résultat ? Des scènes et une histoire fidèles au comics, retranscrivant parfaitement l’ambiance du comics. Effectivement, à l’exception de quelques changements mineurs, l’histoire du comics ne se déroule plus dans des pages mais sur un écran.
Parlons de l’ambiance justement. Bien que l’histoire soit linéaire et se développe sur 10 épisodes, chacun est unique, développant à chaque fois un sujet, une ambiance et un enjeu différent des autres épisodes. La photographie y joue pour beaucoup, avec des paysages fantastiques, des transitions de scènes subtiles, des prises et angles de vue intéressants, et une façon de mettre en avant les personnages unique à chacun d’entre eux. On voyage durant cette première saison, et pas qu’à travers le monde, mais bien au delà, dans des Royaumes mystérieux. Parfois lourde, parfois légère, parfois mystérieuse, l’atmosphère d’un épisode est unique.
La musique joue pour beaucoup dans l’ambiance mystérieuse et onirique de la série : créée par David Buckley (The Nice Guys, Greenland, Nobody), la bande originale du film nous offre entre autre un thème iconique (celui de Dream), et colle parfaitement aux scènes importantes, soulignant le caractère mystérieux ou doux ou brutal de celles-ci. Une grande réussite pour ce compositeur peu connu du grand public.
Concernant, les personnages, on retrouve ceux du comics : Matthew le corbeau, le Corinthien, Lucifer Morningstar, la famille des Infinis avec Death, Desire et Despair, etc… Tous les personnages sont bien développés et tous sont utiles à l’histoire, ce qui permet au spectateur de comprendre l’importance de la quête de Dream, et des enjeux qu’elle implique.
Si ces personnages font mouche, c’est notamment grâce au casting impressionnant rassemblé sur cette série : on a tout d’abord un Tom Sturridge épatant, véritablement habité par le personnage de Dream, qui nous offre un portrait juste et onirique du Seigneur des Rêves. Gwendoline Christie interprète Lucifer Morningstar avec brio, nous offrant une reine des Enfers au visage angélique, et aux desseins malveillants. Boyd Holbrook joue le Corinthien, un cauchemar aussi dangereux qu’il se fait discret. Mention spéciale à Charles Dance qui excelle comme d’habitude à l’écran, nous offrant un Roderick Burgess infâme et pervers, ainsi qu’à Kirby Howell-Baptiste, qui incarne réellement la version douce et compatissante que Gaiman avait créé pour le personnage de Death. Un casting cinq étoiles qui crève l’écran !
Bien évidemment, tous les épisodes ne se valent pas (mention spéciale pour les épisodes 5 et 6, aux antipodes l’un de l’autre, mais incroyables), et certaines scènes trainent en longueur, ralentissant parfois le rythme qu’on aimerait plus énergique. Nous sommes embarqués dans les réflexions et la quête de Dream, il y a donc beaucoup de scènes contemplatives qui ne peuvent pas forcément plaire à tout le monde. Certains personnages sont oubliables, comme Ethel Cripps par exemple.
The Sandman est probablement l’un des projets d’adaptation de comics le mieux réussi de tous les temps, si ce n’est le meilleur. La présence du créateur de cet univers sur le projet est évidemment un gage de qualité, car adapté une telle œuvre était extrêmement risqué. Mais Netflix réussit son pari et nous offre une série sur une magnifique histoire de l’humanité, et des êtres qui veillent sur elle. Alors si vous cherchez une nouvelle série, n’hésitez plus, et foncez sur Netflix pour dévorer The Sandman. Ca vaut le détour !
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