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DOCTOR STRANGE IN THE MULTIVERSE OF MADNESS : Cauchemar réussi pour Marvel (REVIEW)

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La phase 4 est définitivement bien entamée pour Marvel Studios, avec une année 2021 riche en séries et films à succès, comme Loki, Wandavision et Spider-Man: No Way Home. Et avec ces deux derniers, Marvel a amorcé notre plongée au cœur d’un concept resté jusqu’ici bien mystérieux : le Multivers. Kevin Feige, patron de Marvel Studios, avait annoncé que Doctor Strange in the Multiverse of Madness serait un film pivot, repoussant les limites du MCU en explorant bien plus le Multivers que tout ce qui a été fait précédemment. Le film est-il à la hauteur des attentes des fans, ou le sortilège de réussite a-t-il raté ? De son côté, UDC a adoré ce nouvel opus des aventures de Doctor Strange !

L’un des principaux avantages du film est probablement la présence de Sam Raimi à la réalisation du film, revenant chez Marvel après avoir conclu sa trilogie Spider-Man en 2007, soit 15 ans plus tard ! Raimi est un réalisateur connu pour son attrait pour le gore, l’horreur, et tout ce qui attrait aux histoires d’enfer, de zombies, de cauchemar et de démon (il est le réalisateur de la trilogie Evil Dead). Et cela se ressent dans le film, qui prend une tournure réellement cauchemardesque, ce qui est nouveau pour les films Marvel Studios, qui sont généralement plus édulcorés, plus légers. Au fur et à mesure, l’histoire dérape de plus en plus, et Raimi nous entraine de plus en plus profondément dans le cauchemar du Doctor Strange. Les décors, les personnages, l’ambiance, l’action, tout est fait pour créer un sentiment de malaise, d’horreur, et c’est très réussi ! On ne voit pas les 126 minutes du film passer, alternant entre phases d’action et d’exploration, et moments de réflexion.

Concernant l’histoire, elle reste assez simple, avec des motivations pour les héros et vilains du film assez peu complexes, ce qui fonctionne et n’empêche pas d’avoir un scénario assez prenant et intriguant. Cependant, l’un des points négatifs concernant l’histoire est la nécessité d’avoir un certain background pour bien comprendre les enjeux du film, et les motivations des personnages. En effet, il est recommandé d’avoir vu la série Wandavision et le film Spider-Man: No Way Home pour être sûr de ne pas être perdu dans l’histoire.

Vis à vis des personnages, le film est assez équilibré, car tous ont une importance équivalente à l’écran, avec un rôle un peu plus important de Wong et Christine Palmer, par rapport au premier film. Le duo de Wong et Strange fonctionne toujours autant, avec un peu moins d’humour mais c’est tant mieux. Cependant, le film est clairement porté par le duo formé par Wanda et Strange, qui ont une très bonne alchimie à l’écran. L’arrivée d’America Chavez (personnage créé en 2011), personnage central du film grâce à ses pouvoirs, amène un vrai enjeu immense, faisant peser une menace sur le Multivers tout entier. Cependant, on peut regretter de ne pas voir le personnage a son full potentiel (America Chavez est l’un des êtres les plus puissants du Multivers) dans le film, America étant adolescente pour le moment. Et parfois, le personnage est un peu mis en retrait ou diminué, ce qui est un peu dommage.

Le casting est vraiment parfait, avec des actrices et acteurs talentueux portant l’essence de leur personnage à l’écran. Benedict Cumberbatch interprète toujours Stephen Strange avec brio, nous montrant un homme en pleine réflexion sur lui-même et ses choix. Elizabeth Olsen, après sa prestation incroyable dans la série Wandavision, continue de nous offrir une Wanda Maximoff brisée, cherchant tant bien que mal le bonheur dans les ruines de sa vie. Rachel McAdams et Benedict Wong reprennent leur rôles respectifs du Dr Christine Palmer et de Wong, le Sorcier Suprême, et obtiennent un rôle plus important dans cet opus, ce qui est assez plaisant à voir. Enfin, mention spéciale à la jeune Xochitl Gomez, qui nous offre une America Chavez très crédible, perdue et en fuite. Un personnage qui comptera à n’en pas douter dans l’avenir du MCU.

Le film est vraiment rythmé par une alternance de scènes d’actions très bien chorégraphiées et extrêmement importantes, et des moments de discussion et de réflexions intenses. Raimi parvient à trouver un équilibre vraiment intéressant, qui repose sur un rythme soutenu de l’histoire, mais qui prend le temps de poser une réflexion intéressante sur différents sujets : la mort, l’amour, la famille, le devoir, le choix, et bien évidemment le multivers aussi.

Beaucoup de clins d’œil sont fait aux spectateurs concernant le MCU, on a le droit à des caméos de qualité et bien amenés, qui ne sont pas là simplement pour du fan service, mais servent bien l’intrigue de l’histoire.

Au niveau des visuels du film, le travail fait est assez dingue : que ce soit les paysages, les décors, les costumes ou les accessoires, tout est vraiment très travaillé, avec des mondes très variés et intrigants, montrant un multivers vraiment vaste, et donnant au spectateur cette envie d’en voir plus. La photographie est également assez impressionnante, avec des plans séquences, des paysages et des scènes d’actions filmées de façon à happer le spectateur dans l’histoire. On ne peut pas décrocher notre regard de l’écran.

Pour finir, l’ambiance sonore du film est vraiment réussie, à l’exception de la bande originale du film. Composée par Danny Elfman, qui est pourtant le créateur de multiples thèmes iconiques, aucune musique ou thème malheureusement ne se démarque vraiment dans le film, ce qui est bien dommage comparé au thème iconique de Doctor Strange fait par Michael Giacchino en 2016.

Le film se termine traditionnellement par deux scènes post-génériques, dont l’une nous apporte des questions pour la suite, et la seconde portant la touche humoristique de Sam Raimi, ce qu’on apprécie.


Comme il a été dit, Doctor Strange in the Multiverse of Madness avait été annoncé comme l’un des piliers de la phase 4 du MCU, un vrai point de basculement permettant d’étendre cet univers. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le film ne déçoit pas toutes les grandes attentes des fans, et continue d’explorer bien plus loin des personnages et histoires déjà iconiques dans le MCU. Si vous espérez voir un film chaleureux et jovial, ce nouvel opus de Doctor Strange, n’est pas pour vous, car il porte bien son nom : on s’enfonce dans l’horreur du Multivers, descendant tout au fond du terrier avec le lapin blanc.


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