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Bilan des résultats des Eisner Awards 2020

Des tendances pour l'avenir ?

Les Will Eisner Awards, en 30 ans d’existence, sont devenus la référence en terme de prix récompensant l’industrie du comics. Chaque année, ceux-ci sont décernés aux meilleurs comics, artistes, auteurs et autres publications dans l’industrie du roman graphique, le tout durant une cérémonie à la San Diego Comic-Con. Les prix furent révélés cette année dans des circonstances un peu particulières, à l’occasion de la Comic-Con @ Home, version online de la SDCC, et les résultats de ces prix sont relativement intéressants cette année, avec quelques surprises et de chouettes tendances à souligner.


Marvel et DC aux abonnés absents


La première tendance notable, et non des moindres, est l’absence totale des éditeurs majeurs que sont Marvel Comics et DC Comics parmi les lauréats de cette année. Certes, les éditeurs, qui représentent tout de même 70 % des parts du marché du comics à eux deux, n’étaient déjà pas très présents parmi les nominations, mais le fait qu’aucun prix n’ait été décerné à ceux-ci relève de l’exception.

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Les éditeurs indépendants sont donc les grands gagnants des Eisner Awards 2020, dont bien sûr Image Comics, le plus grand de ceux-ci, avec 8 % des parts de marché. L’éditeur co-détenu par Todd McFarlane, Jim Lee, Erik Larsen, Jim Valentino, Marc Silvestri et Robert Kirkman empoche en effet d’une part le prix pour la meilleure série existante, voyant la série Bitter Root de David Walker, Chuck Brown et Sanford Geene remporter le sésame devant les nouveaux hits des éditeurs majeurs que furent The Dreaming de Simon Spurrier chez DC et Immortal Hulk d’Al Ewing chez Marvel, ou même encore l’institution qu’est la série Daredevil de Chip Zdarsky (Marvel). A côté, il faut dire que statistiquement Image avait toutes ses chances, vu que trois des séries nominées étaient publiées par l’éditeur indépendant, Bitter Root étant effectivement accompagnée de Criminal d’Ed Brubaker et Crowded de Christopher Sebela parmi les nominées.

D’autre part, Image Comics remporte aussi l’autre prix prestigieux de la meilleure mini-série (Best Limited Series) grâce à Little Bird de Darcy Van Poelgeest et Ian Bertram. La série l’emporte ainsi face à Ghost Tree de Bobby Curnow chez IDW Publishing mais surtout des séries de grands noms : Sentient de Jeff Lemire (TKO), Naomi de Brian Michael Bendis (DC) et Ascender, également de Jeff Lemire et publiée comme Little Bird chez Image Comics.

Aux côté d’Image, Dark Horse Comics prend aussi sa part de prix. Après Black Hammer en 2017, l’éditeur obtient à nouveau le prix de la meilleure nouvelle série, sans doute le prix le plus prestigieux pour les oeuvres, récompensé pour Invisible Kingdom de G. Willow Wilson et Christian Ward, l’emportant sur la série d’Image Comics Undiscovered Country de Scott Snyder et Charles Soule, la série sur le super-vilain de Marvel Doctor Doom par Christopher Cantwell ou encore les OVNI de BOOM! Studios Once & Future de Kieron Gillen et Something Is Killing the Children de James Tynion IV. Dark Horse se voit aussi récompensé pour sa réédition de LaGuardia par Nnedi Okorafor et Tant Ford et l’adaptation en comics de la nouvelle Snow, Glass, Apples.

Et donc, absolument aucun prix récompensant une oeuvre n’a été attribué à Marvel ou DC cette année, voyant Image et Dark Horse rafler les principaux, tandis que les autres prix furent décernés à de multiples éditeurs indé dont First Second Books, Top Shelf Productions, Drawn and Quarterly et Fantagraphics.


Les femmes ont la cote


Une autre tendance parmi ces lauréats des Eisner Awards est la forte présence de femmes, non seulement parmi les nominés, mais aussi parmi les lauréats. Ainsi, pour la deuxième fois de l’histoire après Marjorie Liu en 2018 (qui était de plus ex aequo avec Tom King), c’est une femme qui obtient l’Eisner Award du meilleur auteur, en la personne de Mariko Tamaki, récompensée pour son travail sur Archie, Laura Dean Keeps Breaking Up with Me et Harley Quinn: Breaking Glass. Tamaki l’emporte ainsi notamment face à l’auteur de Daredevil Chip Zdarsky et l’auteure de la meilleure nouvelle série de cette année, Invisible Kingdom, à savoir G. Willow Wilson.

Du côté des artistes, Raina Telgemeier remporte l’Eisner Award du meilleur dessinateur/auteur pour Guts, aussi primé pour la meilleure publication pour enfants, tandis que le prix du meilleur dessinateur/encreur est attribué à Rosemary Valero-O’Connell, le binôme de Mariko Tamaki sur Laura Dean Keeps Breaking Up with Me, l’emportant ainsi sur, entre autres, le dessinateur de Little Bird Ian Bertram ou le binôme de Tamaki sur Harley Quinn: Breaking Glass, Steve Pugh. Le duo remportera d’ailleurs l’Eisner Award de la meilleure publication pour ados avec Laura Dean Keeps Breaking Up with Me. Emma Rios remporte quant à elle l’Eisner Award de la meilleure artiste de couverture, pour son travail sur la série Pretty Deadly.


Quelques légendes continuent leur palmarès


A côté de plusieurs nouveaux venus, certaines catégories voient certaines légendes à nouveau récompensées. Ainsi, l’auteur et artiste japonais Stan Sakai a remporté pour la 5e fois le titre du meilleur lettrage pour Usagi Yojimbo, l’emportant à nouveau sur des artistes mis en avant dans des comics plus mainstream de Marvel et DC, tels que Deron Bennett, Jim Campbell et Clayton Cowles.

Nombre encore plus impressionnant, Dave Stewart a gagné le prix du meilleur coloriste pour la dixième fois durant cette édition 2020. Il faut dire que Stewart s’impose chez tous les éditeurs, posant les couleurs sur tous les bons coups, crédité pour les couleurs de Spider-Man et Silver Surfer Black chez Marvel, Black Hammer, la meilleure nouvelle série de 2017, ainsi que BPRD et Hellboy and the BPRD chez Dark Horse Comics, et Gideon Falls, la meilleure nouvelle série de l’année passée, publiée par Image Comics.

Enfin, Neil Gaiman, titulaire de quatre Eisner Awards du meilleur auteur et créateur du cultissime The Sandman, est aussi présent parmi les lauréats, vu qu’il obtient avec l’artiste Colleen Doran le prix pour la meilleure adaptation d’un autre médium, grâce à leur adaptation de Snow, Glass, Apples, dont il est l’auteur.


Les Eisner Awards 2020 auront donc été intéressants dans le sens où certaines tendances émergent et seront peut-être les nouvelles tendances pour les années à venir. Sommes-nous sur le point de voir (enfin) plus de femmes récompensées ? Les éditeurs indépendants vont-ils grignoter plus de parts de marchés aux deux géants Marvel et DC ? L’avenir nous le dira, mais celui-ci s’annonce intéressant.

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