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KNOW YOUR CLASSICS: Animal Man

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Après Hawkworld et Batman: Son of the Demon, la chronique Know Your Classics vous emmène une nouvelle fois à la découverte d’un comics de DC, bien que celui-ci soit bien différent des deux précités. On parle aujourd’hui d’Animal Man, mais savez-vous de quoi il s’agit ?


Animal Man : de quoi parle-t-on ?


Animal Man est le nom de deux séries de comics, dont la plus ancienne était initialement une mini-série en 4 numéros lancée en 1988 chez DC Comics. Bénéficiant de très bonnes ventes, la série devint régulière et continua finalement jusqu’en 1995, pour un total de 89 numéros. La série fut notamment l’une des premières à être publiées sous le label Vertigo de DC, et ce à partir de son numéro 57 en 1993. La série fut par la suite rééditée en 7 tomes, un premier en 1991 suivi de deux autres en 2002 et 2003 et des quatre derniers entre 2013 et 2015. Les 26 premiers numéros, qu’on retrouve dans les tomes 1 à 3, ont aussi été réédités en 2 tomes deluxe pour les 30 ans du comics en 2018 ainsi qu’en un tome omnibus en 2013, en marge de la publication des tomes 4 à 7.

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En français, seuls les 26 premiers numéros de la série ont été publiés sous la forme de 2 tomes publiés chez Urban Comics en 2022 et correspondant aux 2 tomes deluxe susmentionnés. Au-delà de cette première série, une nouvelle fut lancée sous le même nom en 2011 aux Etats-Unis, à l’occasion du reboot de DC, The New 52. Cette deuxième série, notamment abordée dans notre série Into the Writer-Verse of Jeff Lemire, a duré pendant 29 numéros entre 2011 et 2014 et a quant à elle été publiée intégralement en version française.

Animal Man, dans les deux cas, suit donc le super-héros du même nom. Buddy Baker est un cascadeur qui a obtenu des pouvoirs lui permettant d’invoquer les forces de l’animal de son choix et celui-ci décide ainsi de se lancer en tant que super-héros, répondant au nom d’Animal Man. A travers ses nombreuses aventures mêlant surnaturel et horreur aux tracas du quotidien, Animal Man est dépeint comme un père de famille, tentant de mener sa vie familiale et ses activités de super-héros de concert.

La série fut nominée pour l’Eisner Award de la meilleure nouvelle série en 1989, aux côtés notamment de la série Marvel Excalibur déjà abordée dans son propre numéro de Know Your Classics cette saison. Animal Man ne remporta toutefois pas le sésame, voyant le couronnement cette année-là de Kings in Disguise, un comics abordé dans notre autre chronique Old But Gold.


Les créateurs derrière Animal Man


La série Animal Man originelle a été créée par l’auteur Grant Morrison, qui a écrit les 26 premiers numéros de la série avant de voir d’autres auteurs se succéder tels que Peter Milligan, Tom Veitch et Jamie Delano.

Grant Morrison est un auteur écossais qui débute dès l’âge de 17 ans, en 1977, à écrire ses propres comics, à l’époque pour des petits éditeurs écossais. Morrison, également musicien, passera en réalité la majeure partie des années 1980 à tourner avec son groupe The Mixers tout en continuant à écrire de temps à autre un comics indépendant. Ce n’est qu’à partir de 1985 que Morrison devient plus prolifique dans le médium, en écrivant des numéros de Future Shocks pour le magazine 2000 AD, avant d’y écrire l’histoire Zenith en 1987.

Cette dernière histoire attire le regard de DC Comics, éditeur majeur de comics aux Etats-Unis avec lequel il commence à travailler dès 1988 en rédigeant ce qui sera l’oeuvre le faisant percer outre-Atlantique, Animal Man. L’un des premiers auteurs britanniques de renom à arriver chez DC à la fin des années 1980, Grant Morrison reprendra aussi la série Doom Patrol et écrira le roman graphique Arkham Asylum: A Serious House on a Serious Earth.

Grant Morrison deviendra par la suite l’un des auteurs les plus importants dans l’histoire de DC Comics, écrivant notamment les évènements DC One Million et Final Crisis, la série Batman et ses spin-offs Batman and Robin et Batman Incorporated (une ère explorée dans un numéro de notre série PubliStory of Batman), la série JLA, la série primée aux Eisner Awards All-Star Superman ou encore les plus récentes Wonder Woman: Earth One et The Green Lantern. Même s’il y a moins écrit, ses brefs passages chez Marvel auront permis la naissance de la mini-série Fantastic Four 1 2 3 4 et de la série New X-Men.

A côté de Morrison, Animal Man était aussi créée par l’artiste Chas Truog, qui dessina le comics jusqu’à son numéro 32 avant de voir d’autres artistes lui succéder, tels que Steve Dillon et Steve Pugh.

L’artiste américain n’a pas eu une carrière aussi florissante que Morrison, ayant uniquement dessiné le comic book Coyote chez Epic Comics avant de travailler sur Animal Man. Par la suite, il dessinera la série du label Vertigo Chiaroscuro: The Private Lives of Leonardo Da Vinci mais travaille essentiellement aujourd’hui comme artiste indépendant, voire de temps à autre comme acteur dans des rôles secondaires.


Quel impact a eu Animal Man ?


Malgré qu’il soit à l’époque créé par deux néophytes, le comics Animal Man s’est progressivement installé comme un comics culte. Son succès critique et commercial dès son lancement aura réellement lancé l’arrivée massive d’auteurs britanniques dans le marché américain des comics, voyant des Peter Milligan, Jamie Delano et Neil Gaiman arriver progressivement chez DC Comics.

Animal Man est aussi un comics qui fut publié sans le sceau d’acceptation de la Comics Code Authority, de plus en plus décriée à l’époque. Destinée à un public plus adulte, la série Animal Man a contribué à faire croitre cette audience chez DC Comics, au point de lancer le label pour public averti Vertigo en 1993, dont Animal Man sera l’un des premiers titres. Le label existera ensuite pendant 25 ans et aura produit de nombreux titres tels que The Sandman, 100 Bullets, Sweet Tooth et Y: The Last Man.

Au-delà de son succès, Animal Man s’est surtout faite connaitre pour son contenu, qui allait totalement à contre-courant du marché des comics à l’époque. Le run de Morrison et Truog reste le plus iconique de la série, usant abondamment de thèmes comme la physique quantique, le voyage dans le temps et les dimensions et autres histoires excentriques amenant le comics à être connu pour ses scénarios perchés et ses dessins psychédéliques. Le comics est encore à ce jour l’un des meilleures exemples de métafiction, voyant le personnage briser le quatrième mur, voire l’auteur parler directement au personnage, qui passe d’un plan de la réalité à un autre dans la même histoire.

A travers un aspect presque déjanté, Animal Man aborde régulièrement des sujets tels que les droits des animaux, la spiritualité et le mysticisme, voire la présence d’une puissance supérieure déterminant un prétendu libre-arbitre. De par ces thèmes, Animal Man était un comics bien en avance sur son temps qui aura réussi à faire passer des messages tout en déconstruisant les histoires de super-héros et en explorant de nouvelles manières de narrer une histoire dans un comic book.

Animal Man, de par la brisure du quatrième mur, est aussi un questionnement sur le milieu de l’entertainment, qui a tendance encore aujourd’hui à faire souffrir ses personnages dans le but de créer des rebondissements. Au final, Animal Man reste un comics qui aura fait coexister dans la même histoire de grands questionnements sur la vie et la société avec des histoires volontairement plus terre à terre comme la vie de famille de Buddy Baker. Animal Man n’a pas obtenu son statut de comics culte par hasard, loin de là.

Animal Man, tome 1 par Grant Morrison et Chas Truog (Urban Comics)

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