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OLD BUT GOLD: Hate

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Bienvenue dans un nouveau numéro d’Old But Gold ! Aujourd’hui, nous allons aborder l’un des piliers des comics alternatifs des années 1990 : Hate. Laissez-nous vous le présenter.


Hate : de quoi parle-t-on ?


Au-delà de décrire une émotion négative assez forte, Hate est aussi le titre d’un comics publié chez l’éditeur Fantagraphics dans les années 1990. La série de comics est à la base publiée sur base trimestrielle entre 1990 et 1998, pour un total de 30 numéros. Ceux-ci ont ensuite été réédités dans la deuxième moitié des années 1990 en 6 tomes brochés, regroupant 5 numéros chacun, avant d’être réédités à nouveau au début des années 2000 en 2 tomes reliés, regroupant chacun la moitié de la série. Hate fut dernièrement rééditée dans une version intégrale en un seul tome relié en 2020.

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Chez nous, le comics n’est publié en version française qu’à partir de 2005, alors publié par Rackham en 2 tomes, correspondant aux tomes reliés de l’édition originale, et sous le titre de Buddy Bradley. Après la publication du 2e tome en 2007, il faudra attendre 2022 pour voir le comics être réédité chez Revival, cette fois-ci sous son titre original de Hate. Seul le premier tome est paru jusqu’à présent et aucune date n’a pour l’instant été annoncée pour le tome 2.

Hate, comme vous l’aurez compris avec son premier titre francophone, suit les aventures de Buddy Bradley, un personnage qui apparait au départ avec ses parents et son frère dans le comics Neat Stuff quelques années plus tôt. Les aventures de Buddy continuent ainsi après que celui-ci ait quitté le nid familial, vivant comme un vagabond allant de ville en ville avec son meilleur ami Stinky. Le duo trouve finalement un pied-à-terre au début de la série Hate à Seattle, qui sera le décor de l’histoire pendant la moitié de la série.

A partir du 16e numéro, Hate change drastiquement en voyant Buddy Bradley déménager dans le New Jersey tandis que le comics change de format par la même occasion, passant d’un comics en noir et blanc à un comics en couleur, élargissant ainsi l’équipe créative avec l’ajout d’un encreur et d’un coloriste.

Le comics reste l’un des comics alternatifs les plus vendus des années 1990, à hauteur de plus de 30 000 exemplaires écoulés – ce qui est particulièrement élevé pour un comics alternatif – et celui-ci a aussi connu un franc succès à l’étranger, en Allemagne, en Italie et surtout en Espagne. Le comics a même repris vie en 2000 sous la forme d’une série annuelle, sobrement nommée Hate Annual, publiée jusqu’en 2011, et Fantagraphics publiera une nouvelle série à partir de cette année 2024, intitulée Hate Revisited.


Le créateur derrière Hate


Hate est écrit et dessiné par le cartooniste Peter Bagge.

Après avoir grandi dans la banlieue de New York, Peter Bagge a débuté des études de dessin avant de finalement abandonner lorsqu’il trouva son premier job régulier dans le dessin à l’âge de 20 ans. Pendant ces premières années comme illustrateur professionnel, Bagge dessine alors pour le magazine musical Punk, pour des newszines underground ou même pour des magazines pornographiques.

C’est au début des années 1980, alors âgé de 23 ans, que Peter Bagge fait ses débuts dans l’industrie du comic book. Il débute directement dans le milieu des comics alternatifs en co-éditant le magazine Comical Funnies. Gagnant en notoriété dans le milieu, Bagge est engagé par la légende du mouvement underground comix R. Crumb et commence à écrire et dessiner pour son magazine Weirdo, dont Bagge reprendra même le rôle de rédacteur-en-chef en 1984.

Peter Bagge se fait connaitre d’avantage à partir de 1985 lorsqu’il débute une collaboration avec l’éditeur Fantagraphics et y publie sa première série, Neat Stuff, entre 1985 et 1989. Déjà un succès, sa suite directe, Hate, le sera encore plus et l’occupera pendant plusieurs années.

En parallèle des Hate Annuals au début des années 2000, Peter Bagge débute des relations qui s’avèreront infructueuses avec les deux éditeurs majeurs de l’industrie, DC Comics et Marvel. Il publie chez DC les mini-séries Yeah! et Sweatshop, qui ne marcheront pas, et ne verra jamais ses propres versions de Spider-Man et Hulk être publiées à la suite d’un changement de direction chez Marvel.

C’est en 2005 que Peter Bagge retourne à ses créations et retrouve le chemin des comic book stores en publiant la mini-série Apocalypse Nerd chez Dark Horse Comics, puis la mini-série Reset en 2012. Après ces mini-séries indépendantes, Peter Bagge a surtout oeuvré à produire des romans graphiques biographiques, en publiant chez Dawn & Quarterly Woman Rebel: The Margaret Sanger Story sur l’activiste dans le domaine de la contraception, Fire!!: The Zora Neale Hurston Story sur l’autrice du même nom et Credo: The Rose Wilder Lane Story sur l’autrice pro-libertarianisme.


Le palmarès


Le comics Hate a été lauréat du prix de la meilleur nouvelle série aux Harvey Awards de 1991, obtenant le prix devant Buzz de Mark Landman, Dirty Plotte de Julie Doucet, Give Me Liberty de Frank Miller et Dave Gibbons et Graphique Musique de Mike Allred. Le comics a aussi valu à Peter Bagge d’être élu meilleur cartooniste lors de la même cérémonie.

Plus récemment, l’intégrale de Hate a même reçu un Eisner Award en tant que meilleure collection d’archives en 2021.


Pourquoi Hate est-il un classique ?


Hate s’est inscrit dans la durée au point d’avoir encore une nouvelle série en 2024 et le comics a prouvé qu’il était un classique en étant lauréat d’un Harvey Award. Mais pourquoi Hate est-il un classique ?

Le comics écrit et dessiné par Peter Bagge a connu le succès dès sa première année de publication notamment grâce au contexte et à son personnage principal, Buddy Bradley. Tout d’abord, Hate a la chance d’avoir pour personnage principal un protagoniste déjà aperçu dans une autre histoire. En effet, le comics précédent de Peter Bagge, Neat Stuff, suivait les aventures de toute la famille Bradley et avec Hate, Buddy a enfin son histoire solo.

Buddy Bradley est devenu un archétype tellement attachant et dans l’air de son temps que celui-ci devint un symbole de la culture underground de Seattle. Conçu comme un personnage à priori détestable et un commentaire de la culture hipster, Buddy Bradley a rapidement vu la Génération X s’identifier à celui-ci et ses problèmes, ce qui expliqua notamment la quantité d’exemplaires vendus dans les années 1990.

Sans le vouloir, Peter Bagge a créé un comics qui est devenu l’expression même du mouvement grunge et du mouvement slackerdom qui montaient en puissance au moment de sa parution. Au départ, Peter Bagge s’inspirait des évènements de sa propre vie pour créer l’histoire de Buddy, dix ans après qu’ils lui soient arrivés dans sa vie. L’attitude de Buddy Bradley et ses péripéties, les personnages hauts en couleur et la culture qui évoluaient autour de lui ont résonné avec la culture grunge au moment de sa publication. Alors, Peter Bagge était-il en avance sur son temps ?

Découvrez le premier tome de l’intégrale de Hate pour vous faire votre propre avis et suivre les aventures du déluré Buddy Bradley.

Hate, tome 1 par Peter Bagge (Revival)

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