L'Univers des Comics

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Batman, le héros derrière l’époque (partie 3/3)

Suite et fin de cette trilogie sur le Chevalier noir de Gotham

Voici la troisième et dernière partie sur le héros si emblematique de DC Comics !

Comme vous l’avez lu Crisis on Infinite Earths a été l’occasion de donner un nouveau départ au héros sombre dont les aventures sont dirigées de main de maitre par un nouveau venu post-crisis : Dennis O’Neil, le rédacteur-en chef-des comics Batman qui a pour mission de redesigner le personnage. Cependant celui-ci confiera qu’il voulait surtout tenter quelque chose de nouveau avec le personnage de Bruce Wayne. Et un an après, sort l’un des comics qui a le plus bouleversé l’univers du chevalier noir avec à sa tête un auteur connu des fans : Frank Miller.

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The Dark Years of Batman


Et à l’occasion du renouveau du personnage, le comics Batman: Year One sort, illustré par David Mazzucchelli alors que quelques mois auparavant le fameux Batman: The Dark Knight Returns de Miller avait déjà défrayé la chronique dévoilant un Batman vieillissant à mille lieues de son interprétation de l’âge d’argent. Pour continuer sur la lignée des histoires glaçantes du chevalier noir, en 1988 sort un autre comics qui va choquer plus d’un fan : The Killing Joke avec à sa tête le duo Alan Moore/Brian Bolland. On entre alors dans une ère où les comics sont bien loin du Comics Code Authority.

Tous ses classiques violents et sombres font de Batman un personnage encore plus apprécié du noyau de fans tout en récupérant de nouveaux lecteurs grâce à l’origin story Batman: Year One. Les comics sombres et denses se multiplient avec la sortie de Watchmen d’Alan Moore et Dave Gibbons qui donne une vision de la société anarchiste et dépravée qui colle étonnement bien avec le comics de Frank Miller The Dark Knight Returns. La ligne éditoriale sombre dans le tragique et le complexe, à l’image de ce que l’on retrouve dans d’autres comics. Les œuvres reflètent l’actualité des années 80 qui collectionnent les génocides et les guerres. En 1989 sort également le film Batman de Tim Burton qui aide à propager cette image de justicier sombre et torturé qui se reflète dans les comics qui sortent dans cette période.

Et 1988 est une année charnière pour le héros qui subit ensuite les évènements de A Death in the Family qui, comme les grands fans de l’homme chauve-souris le savent, laissent Jason Todd, le second Robin après le départ de Nightwing, mourir sous les coups du Joker. Cette décision prise par les fans va hanter Batman qui va devenir plus dur et bien plus violent. Les comics seront d’ailleurs marqués par l’apparition de personnages dans ce style comme Huntress ou Azrael qui se dénotent de par la violence de leurs actes. Alors que les années 1990 approchent, un nouveau Robin rejoint la croisade de Batman sous les traits de Tim Drake.

Et comme une histoire sombre n’arrive jamais seule, en 1993 sort Knightfall, le comics dirigé par Jim Aparo et Chuck DixonBane brise la colonne vertébrale de Bruce Wayne qui est ensuite remplacé par Azrael. En parallèle de l’arc narratif de Zero Hour, le héros encapé rejoint la Justice League of America dans le comics JLA d’un auteur qui va participer de nombreuses années au mythe du héros : Grant Morrison. Vient ensuite un comics qui va tenir en haleine les lecteurs pendant un an et qui va marquer à jamais l’histoire de Batman, le comics No Man’s Land qui sera publié en 1999.

Cette période qui a vu défiler tant d’artistes talentueux ouvre alors la voie à des histoires bien plus sombres et réalistes que ce que nous avons pu découvrir pendant l’âge d’or ou d’argent du personnage. Elle colle également à des publications chez d’autres éditeurs qui voient des personnages comme Elektra devenir bien plus violents et dangereux.
C’est également la fin du rôle de Dennis O’Neil en tant que rédacteur-en-chef pour laisser sa place à Bob Schreck.


The Man Behind The Mask


Ce dernier fait également la part belle aux aventures impressionnantes du héros puisque c’est sous sa direction que sortiront des comics comme The Long Halloween et Dark Victory qui marqueront la complexité de certaines histoires du Chevalier Noir dessinées par Tim Sale et écrits par Jeph Loeb. En ce début d’années 2000, Batman devient beaucoup plus centré sur l’aspect détective. C’est le cas des deux comics cités précédemment mais également de comics comme Bruce Wayne: Murderer? qui voit le milliardaire être accusé du meurtre de sa petite-amie ou de sa suite, Bruce Wayne: Fugitive. Mais ces particularités nous les retrouvons également dans un autre comics dont la complexité et l’aspect “enquête” le démarque des autres. Il s’agit bien entendu de Batman: Hush dessiné par un jeune dessinateur chez DC qui va devenir un acteur principal de la maison d’édition : Jim Lee. L’histoire originale de Loeb et le dessin de Lee font de Batman: Hush un comics qui s’est placé 11ème sur la liste des 25 meilleurs comics sur Batman d’après IGN.

Malgré le reboot réalisé par Crisis on Infinite Earths, des discontinuités temporelles apparaissent tout de même. C’est alors que surgissent trois comics dont Batman est l’un des personnages principaux : Identity Crisis, Infinite Crisis et Final Crisis.

A la fin de ces cross-overs gigantesques, l’avenir de Batman est incertain. Bruce Wayne disparait et le rôle de Batman est reprit par Dick Grayson alors qu’apparait Damian Wayne, le fils de Bruce et de Talia Al Ghul. Le chevalier noir n’est plus seul, il a une famille, un fils.

Alors que le monde est en pleine révolution du numérique, le héros reviendra grâce à Grant Morrison et pendant cette période, il laisse alors Dick Grayson et Damien Wayne devenu Robin surveiller Gotham et Bruce, lui, fait le tour du globe afin de créer une corporation, convaincu que tous les pays ont besoin d’un Batman. Il recrute alors des héros dans tous les pays. Bruce Wayne s’entoure de plus en plus, créant tout un réseau de justiciers, Batman Incorporated.

C’est alors qu’arrivent les New 52 et la petite refonte qu’ils impliquent, après les évènements de Flashpoint. Après la mort et la résurrection de Damian Wayne, c’est un autre auteur qui prend en charge les comics Batman : Scott Snyder.


The New Batman


Le scénariste livre de très bonnes histoires sur le chevalier noir, de Courts Of Owls à Batman: Zero Year qui raconte les débuts de Batman en passant par Death of the Family. Aidé de Greg Capullo au dessin, il livre une version intéressante et presque réaliste du héros. Ces histoires sont parmi les meilleures du héros masqué, Batman restant entouré de sa Bat-Family. L’aspect familial se développe encore plus lorsque Bruce Wayne découvre l’existence d’une société secrète appelée la cour des hiboux dans le comics du même nom, le faisant remonter dans le passer jusqu’à la création même de Gotham par son ancêtre, Alan Wayne.

Une fois la menace des hiboux écartée difficilement, son ennemi juré revient terroriser Gotham dans Death of the Family qui fait du Joker l’ennemi ultime et le plus intelligent de Batman. Vient ensuite une réécriture des débuts de Bruce Wayne en tant que Batman, dans l’arc narratif Batman: Zero Year. Le run Endgame qui voit revenir l’ennemi ultime de Batman se termine par la mort apparente de Batman et du Joker tombés ensembles d’une falaise, tels Sherlock Holmes et Moriarty dans Le Problème Final. Une mort à la hauteur du chevalier noir. Cependant, bien que son rôle soit repris par Gordon dans une armure, Bruce Wayne refait surface sans aucun souvenir. Il les retrouve pour affronter un ennemi très puissant, Mr. Bloom. C’est alors qu’intervient la fin des New 52, laissant la place à une nouvelle période, Le Rebirth !


Batman, le héros derrière l’époque

Ce Rebirth voit d’anciens et nouveaux artistes écrire leurs propres histoires de Batman avec entre autres Tom King et James Tynion IV dont les péripéties seront illustrées par David Finch, Mikel Janín ou encore Tony S. Daniel. Ces histoires voient défiler plusieurs versions du chevalier noir.

Bien qu’il ait une seule personnalité, Batman a été modifié au fil des ans. Enérgumène bariolé, défenseur de Gotham City, pourfendeur du mal, enquêteur fantastique, vieillard meurtrier ou encore combattant fougueux, Batman est avant tout un symbole que les artistes manipulent selon leur bon vouloir. Il est un personnage d’essai dont l’univers varie énormément d’un artiste à l’autre. Nous n’avons d’ailleurs pas cité un grand nombre d’œuvres qui définissent également le personnage comme par exemple le Batman: Noël de Lee Bermejo. Toutes ces particularités font de lui, l’un des héros les plus représentatifs d’un genre. On observe également des histoires, plus sous forme d’essais ou de One-Shot comme Harleen, Batman: White Knight, Batman: Damned ou encore Batman: Last Knight on Earth. Le personnage a évolué avec son temps, devenu plus sombre lorsque les œuvres autour de lui évoluaient, devenu plus technologique au début des 2000 ou encore mettant le coté détective en avant par moment. Batman évolue et en tant que l’une des meilleures ventes de DC se doit de proposer du contenu orignal. C’est le cas récemment avec le retour de Scott Snyder sur le personnage et de la continuité des comics Dark Nights: Metal qui impacte l’univers entier.

Batman est, et restera, l’homme reflétant une époque, notre époque.


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